Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Cloudsleeping
19 mars 2006

Land Ho!

dscn0406dscn0407

Deux semaines de Mozambique… premiers contact ce sont ces étonnantes plaques des rues : on est bien en Afrique de l'Est et pas en Russie ou en Chine (on trouve aussi une plaque Mao Tsé Tung et autres pontes du genre) et on bien au 21ème siècle dans ce pays également. Bien sûr cette idéologie est encore officiellement à l'ordre du jour mais le pays s'est ouvert à l'économie de marché et c'est là le second contraste : venant du Congo où rien ne fonctionne tant au niveau de l'Etat que du privé (à l'exception des mines et de la téléphonie mobile), Maputo, la capitale du Mozambique, respire la bonne santé –économique du moins. Partout de immeubles en état pas trop délabré ou même carrément flambants neufs, en court de construction etc. Le voisin sud africain (qui finançait directement la guérilla d'opposition aux marxistes-lenninistes jusqu'à la fin de l'apartheid) y est pour beaucoup dans l'apport de capitaux et en savoir-faire technique. Maputo est donc très loin de ce qu'on aurait pu imaginer pour un pays qui a donc été déchiré par une guérilla pratiquement depuis son indépendance (1974) jusqu'en 1994. En dix ans les séquelles de la guerre sont presque effacées (à part les nombreux champs de mines vers l'intérieur du pays qui continuent à estropier et tuer après tout ce temps) et les habitants ont retrouvé une vie normale, des emplois, des routes et un État qui fonctionne de façon (presque) bien organisée.

Cependant la situation est fort différente dans les endroits de la côte que nous avons visité : dans la superbe "Islha de Mozambiqué" (Nord de Maputo) où nous avons passé 4 jours (voir photos),

dscn0415

dscn0439

les petits village insalubres côtoient les ruines des vieux bâtiments du 18ème siècle, vestiges de la colonisation portugaise (par ailleurs une des plus ancienne car elle a duré de 1580 environ jusque 1974…). Les gens y vivent de la pèche et autre petits commerces et leur mode de vie est très rudimentaire. Ce n'est pas la misère, non, c'est la pauvreté avec tout son cortége de maux inconnus chez nous : repas quotidiens incertains, carences alimentaires, instruction scolaire sommaire, problème de santé dus à la malaria, à la qualité de l'eau médiocre etc. Ça n'empêche pourtant pas ces semi-insulaires (un pont de quelques kilomètres a été construit il y a 30 ans, comme pour empêcher l'île de prendre le large) d'être incroyablement souriants et plein de bonhomie.

De même au grand nord du pays (frontière tanzanienne) où l'on trouve des centaines de kilomètres de plages vierges et splendides, la vie est restée quasi la même que celle des ancêtres, au rythme des marées, des chants du muezzins (malgré les siècles de colonisation portugaise la côté est restée musulmane, trace de la présence des marchands arabes, bien avant les portugais) et des tambours.

L'habitat n'a pas probablement pas changé non plus : pieux en bois qui font les structures des murs et des toits des maisons trrrradtionnelles. On introduit entre ces pieux des pierres et de la boue séchée et ça vous donne un mur bien "aéré" (pas si négligeable vu la chaleur étouffante) le plancher c'est quoi ? c'est juste du sable et les toits sont faits de feuilles de cocotiers séchés et entassées par ballot entier... qui ne vous protège ni de la chaleur ni de la pluie, comme nous avons pu le constater. C'est en effet dans cet environnement mi-idyllique mi-effarant de pauvreté- que nous avions décidé de passer 4 jours également. La plage en effet était très attirante mais le mauvais a quelque peu ruiné nos projets de néo-robinsons : un des nombreux après-midi de pluie, le toit de notre charmante cabane a fini par percé, frisant l'inondation. Notre hôte, le chef du village nous avait prévenu avec un malin sourire lorsque nous étions arrivés : "this is trrrrrraditional housing"… Si on avait su ! Pourtant ni moi ni Gé dont le goût pour les demeures raffinées, les décorations flatteuses et la propreté n'est pas démentie, n'y avions trouvé à redire... On se réjouissait juste de mener nos petites vacances loin des affres de la civilisation et de la consommation touristique de masse et aspirions simplement à un repos bien mérité (surtout moi après des semaines de brousse congolaise!).

dscn0446

dscn04561

Et bien on a été bien servis ! Mais à côté de cela, quel charme de vivre au rythme de ces villageois toujours curieux de voir débarquer des blancs et de savoir ce qu'ils font dans leur coin… Qui observe qui finalement. Quel luxe incomparable d'aller faire de la plongée sur un des innombrables reef du coin à bord d'un dhow (modèle de barque à voile amené par les arabes à l'époque) traditionnel, lui aussi, en compagnie de quelques marins du cru dscn0460

dscn0474

et de manger, poissons, calamars et langoustes (ah non finalement on n'en a pas eu à notre grand désespoir!) préparés de façon trrrrrraditionnelle, c'est-à-dire avec une grosse potée de riz… et c'est tout ! Quel calme de dormir sans les ron-rons de l'air conditionné et des ventilos qui menacent de se décrocher et vous décapiter… surtout quand il fait 30° la nuit et que notre cabane est transformée en véritable four ; sans parler des moustiques porteur de malaria qui vous harcèlent sans répit dans le lit et qui ne respectent même pas la trêve du jour. Enfin c'est pas tout ça, on va pas se plaindre non plus, on n'a même pas eu de tsunami me disait Gé pour me remonter le moral.

Bref après toutes ces histoires dignes de la réputation (més)aventureuse de nord Mozambique, on a décidé de s'offrir un séjour sur une des îles tropicale quasi désertes qui constituent le joyaux du pays. Rassurez-vous pas pour y rejouer les robinsons mais pour se taper un lodge 5 étoiles et c'est là ou ça devient comique. D'un pas décidé (cf. photo de Gé de l'édition de la semaine dernière) on quitte notre village de Pangani et entreprenons un périple sac à dos sur la plage en quête d'un taxi des mers, c'est-à-dire toujours le dhow.

On retrouve donc nos trois lascars de la plongée et on embarque pour une destination inconnue (de nous) à savoir l'île de Matémo. Nos marins connaissent tous les courants marins et nous promettent une traversée de 4 heures environs. Alors oui, cette traversée était très belle navigant entre des petites îles cerclées d'eau turquoise et de végétation sauvage… jusqu'au moment où il a commencé à pleuvoir ! Avec tous les histoires qu'on avait eues avant, il n'y avait pas de raisons pour qu'on ait pas ce genre de merde non plus ! Alors non seulement il n'y a pas d'abris sur un dhow (forcément il ne pleut pas souvent au Mozambique, sauf quand on y est) et on était bien trempés mais en plus le bâteau qui prenait déjà un peu l'eau par le fond se trouvait dangereusement alourdi…Heureusement un bien peu venir d'un mal car qui dit pluie dit vent aussi et c'est avec une bonne heure d'avance qu'on a pu crier "Terre"! Rassurés, voilà qu'on arrive vers notre lieu de villégiature tant convoité en véritable aventurier des mers… on ne croyait pas si bien dire dailleurs… Comme tout va bien pour nous, on arrive à marée basse et le bâteau ne peut donc pas accoster. On doit donc faire encore une bonne petite trotte en pataugeant dans la mer avant de mettre le pied sur la terre ferme, terre promise de nos vacances qui allaient vraiment pouvoir commencer ! 

Mais c'était sans compter sur les sourcilleux proprio du lodge : étant donné le heut standing, les hotes arrivent toujours par avion (forcément tous les environs de la cote sont déserts) non sans avoir réservé des mois à l'avance par une agence de voyage. Alors la tete du responsable quand il nous a vu débarquer les habits trempés, les cheveux collants à la réception : "Bonjour on vient claquer chez vous 200$ par nuit et on compte bien rester plusieurs jours SVP". "But where are you coming from guyzzzz???" Pour eux c'était incompréhensible ! Il n'avait jamais vu cela ! Il faut dire que dans notre accoutrement on n'était pas trop crédible ; heureusement le charme de Gé et un vague numéro de carte de crédit nous a rapidement sorti de cet embarassant malentendu ! Et là les belles vacances ont vraiment pu commencer ! Quel soulagement !

dscn0493

dscn0538

Bon ayant du faire cette nouvelle rubrique à toute vitesse je n'a rien relu désolé pour les coquilles ! En guise de conclusion et pour exprimer la far niente de ces quelques jours passés en fin de séjour à Matémo, voici un petit clin d'oeil de là-bas qui est également le reve de tout cloudsleeper...

dscn0548

Soundtrack février :

  1. Massive Attack : Angel

  2. Godspeed You Black Emperor : Sleep: Murray Ostril (They Don't Sleep Anymore on the Beach)
  3. Black

     

    Mountain

    : No Hits

  4. Lou Reed :

    Coney Island

    Baby

  5. The Beatles : Across the universe (nothing's gonna change my world)

  6. Ray Charles : I got a woman

  7. Robert Johnson : Preachin' blues

  8. Guns n Roses : You're (fuckin) crazy

  9. Nirvana : Heart Shape box (I got a new complain)

  10. Franz Ferdinand : The Fallen

  11. Supertramp : Rudy (on the road to nowhere)

  12. Arno : 40 ans

  13. Léo Ferré : Avec le temps 
  14. Bob Brozeman : Aloha (la musique hawaienne... parfaire pour le cadre de Matémo)
  15. Grand Kallé : Afrika

  16. Gaou : Premier Gaou

  17. Fela Kuti : Zombie (l'état dans lequel j'ai terminé ces vacances globalement épuisantes!!)

Publicité
Publicité
Commentaires
M
De circonstances - à probablement ajouter à ta liste - le somptueux moreceau "Raining pleasure", repris par Zita Swoon dans leur tour "A band in the box"...<br /> <br /> <br /> rem: On veut voir les photos de votre lodge à 200€/nuit ;-)!
Cloudsleeping
  • Une lieu indéfini où trouver un peu de musique et un peu de repos... comme un petit somme sur un nuage... On y trouve des émissions de radio, des chroniques de disques, des récits de voyages, des photos...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité